Louis

Leschi

 
 

Bastia 1893
Alger 1954

 

Louis Leschi

 

Historien, épigraphiste, archéologue, savant renommé, Louis Leschi a exercé une profonde influence sur le développement de la recherche archéologique en Algérie.

Louis Leschi est né à Bastia le 2 décembre 1893. Fils d'universitaire, il suit lui-même un cursus exemplaire dont les débuts furent interrompus par le premier conflit mondial. Mobilisé, il fait vaillamment son devoir dans l'armée.

Entré à l'école Normale Supérieure en 1919, il obtient l'agrégation d'histoire en 1922. Membre de l'Ecole française de Rome de 1922 à 1924, il suit les cours des historiens René Cagnat et Jérôme Carcopino, spécialistes de l'Afrique romaine. De ce fait, il est envoyé en Algérie auprès du grand archéologue Stéphane Gsell. Conquis par l'Afrique romaine, il trouve là sa vocation.

Nommé professeur au lycée d'Alger, il occupe son poste jusqu'en 1932. Membre du bureau de la Société historique algérienne, il en deviendra vice-président en 1944. En 1942 il est devenu correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Dès 1926, il est également associé aux recherches menées par Eugène Albertini(1) et il donne des cours à la Faculté d'Alger. Puis, Albertini étant nommé au Collège de France, Leschi devient son successeur à la direction du Service des Antiquités de l'Afrique du Nord. Bien que, du fait de ses nombreuses activités, il ait négligé de faire sa thèse de doctorat, il poursuit son enseignement à l'Université comme « professeur détaché » mais il n'aura jamais de chaire. Passionné par l'enseignement, il ajoute à l'histoire des antiquités de l'Afrique du Nord, un cours d'histoire ancienne et un autre d'épigraphie, matière où il excelle. Pendant la période de guerre de 1939 à 1945, il se charge en outre de l'enseignement du latin à l'Université. A partir de 1946 il accueille et guide les jeunes membres de l'Ecole française de Rome.

Parallèlement à cette lourde tâche d'enseignement, Leschi poursuit ses recherches sur le terrain, parcourant toute l'Algérie à la découverte de sites archéologiques. Soutenu par la Direction des Antiquités et des Beaux-Arts du Gouvernement Général de l'Algérie, il avait trouvé des collaborateurs compétents. Il distribuait les tâches, les conseillant et les guidant sans cesse.

C'est sous son contrôle direct et continu qu'on lui doit entre autres le grand champ de fouilles d'Hippone dirigé par M. Marec, ainsi que les fouilles du fort byzantin de Timgad menées par Godet, celles de Djemila dirigées par Mile Allais, celles de Lambèse, Cherchel et Tipasa.

Ruines de Timgad

 

Son action en tant que Directeur du Service des Antiquités a été marquée par plusieurs initiatives importantes. L'organisation des musées comme ceux de Timgad, Tipasa, Cherchell, ont été pour lui un souci constant. Il a pris une part extrêmement active à de nombreuses publications.

Louis Leschi n'était pas seulement un administrateur de bureau. Sa plus grande joie était de prendre la route, d'aller voir sur place les ruines mises au jour et de déchiffrer les inscriptions. Sur le terrain il se trouvait dans son élément, il voyait tous les détails et indiquait d'un doigt avisé le point à explorer.

Grâce au colonel aviateur Jean Baradez il a été l'initiateur de la pratique de l'archéologie aérienne en Afrique du Nord dont les résultats ont permis des découvertes particulièrement intéressantes publiées dans un livre qui a fait date : Fossatum Africae (J. Baradez Alger 1949).

Louis Leschi était toujours plein de projets. Sa brusque disparition le 7 janvier 1954 a mis fin à plus de trente ans de travail intensif qui a fait considérablement avancer l'oeuvre de l'archéologie, si féconde en Algérie.

Temple de Djemila

O.G

(1)Albertini (1880-1941) historien et épigraphiste spécialiste de l'Afrique du Nord romaine.

 

PARMI SES ŒUVRES

Louis Leschi a laissé à partir de 1923 de très nombreux articles scientifiques traitant d'archéologie et d'épigraphie publiés dans les Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, dans les Mélanges de l'École

française de Rome, dans la Revue africaine . Il a aussi rédigé des ouvrages grands publics et des guides de sites archéologiques, notamment celui de Cuicul. Il a participé à l'édition des Tablettes Albertini. Parmi ses publications citons :

  • Djemila Cuicul de Numidie : toute une cité de l'Afrique romaine, Alger, 1938.
  • Le Centenarium d'Aqua Viva près de M'doukal (Commune mixte de Barika), Alger, 1943.22 p.
  • Tipasa de Maurétanie, Alger, 1950, 53 p.
  • C. Courtois, L. Leschi, C. Perrat, C. Saumagne, Tablettes Albertini. Actes privés de l'époque vandale (fin du Ve siècle), Paris. 1952.
  • Avec des photographies de Marcel Bovis, Algérie antique, 1952, 199 p.
  • Djemila, antique Cuicul, Alger, 1953, 64 p.
  • Études d'épigraphie, d'archéologie et d'histoire africaine, Paris, 1957.

BIBLIOGAPHIE

  • Albert Grenier, Éloge funèbre de M. Louis Leschi, correspondant français de l'Académie, (CRA1, 98-1, 1954, p. 14-18
  • Marcel Durry, Nécrologie : Louis Leschi, MEER, 66, 1954. p. 323-325.
  • Jean Despois, Louis Leschi 1893-1954, Revue Africaine, 1954, p. 27-40.

 

 

 

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