Jean

Amrouche

 
 
Ighil Ali 1906

Paris 1962

 

Jean Amrouche

 

 

Jean Amrouche fut sans conteste un pionnier de la littérature algérienne d’expression française.

Jean Amrouche, de son nom de naissance Jean El-Mouhouv, est né le 7 février 1906 à Ighil Ali en Petite Kabylie, village dépendant de la commune mixte d’Akbou. Ses parents, Antoine Belkacem et Fadhma étaient convertis à la religion catholique. La famille s’installe en Tunisie en 1910.

Jean fait de brillantes études secondaires au collège Alaoui, puis à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. Professeur de Lettres à Tunis, il publie ses premiers poèmes en 1934 et 1937. Il se fait également connaitre au Cercle de l’essor à Tunis. Il voyage dans une douzaine de pays européens. En 1943 il est au ministère de l’Information à Alger. En 1944 il fonde la revue l’Arche publiée sous le patronage d’André Gide et éditée par Edmond Charlot.

Il épouse Suzanne Molbert, professeur de Lettres à Tunis, issue d’une famille installée en Algérie depuis 1840.

En 1958, durant la guerre d’Algérie, il est rédacteur en chef du journal parlé de la Radiodiffusion française. Ses entretiens avec Paul Claudel, François Mauriac, André Gide et Giuseppe Ungaretti sont célèbres. Il anime en 1959 l’émission « Des idées et des hommes ». Mais en cette même année il est destitué de ses fonctions pour des raisons politiques. Il servait en effet de médiateur entre le Général de Gaulle et Ferhat Abbas, leader du gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.). Peu de temps avant sa mort il réintègre toutefois son poste à l’O.R.T.F.

Il s’est éteint le 16 avril 1962 à Paris et est inhumé à Sarge-sur-Braye dans le Loir-et-Cher.

Conférencier, essayiste, critique, journaliste, Jean Amrouche fut avant tout un poète. Ses poèmes revêtent un caractère mystique. Ayant souffert d’une double identité – kabyle et française – et méconnu par les siens en tant que chrétien, il a tenté de résoudre ce conflit intérieur à la lumière de la foi. La guerre d’Algérie l’a cruellement touché. Déraciné, il a traduit dans les Chants berbères son besoin de ressourcement à ses racines ancestrales. « La France est l’esprit de mon âme, l’Algérie est l’âme de mon esprit » devait-il dire, et il ajoutait « je me suis toujours senti algérien ».

Sa personnalité et son œuvre suscitent un intérêt toujours grandissant.  Hommages, colloques internationaux, expositions, manifestations littéraires lui sont régulièrement consacrées depuis la fin des années 70 et ses œuvres sont très souvent rééditées.

 

Anthologie d’Albert Memmi

Ecrivains francophones du Maghreb

 

Parmi ses œuvres

 

-        Cendres (1934)

-        Etoile secrète (1937)

-        Chants berbères de Kabylie (1939)

-        Nombreux poèmes et essais ont été dispersés  dans des revues comme La Kahena, Sheherazade, (Tunis), Aguedal (Rabat), Fontaine (Alger).

-        Journal écrit par l’auteur entre 1928 et 1961, édité et présenté par Tassit Yacine Titouh. Ed. Non Lieu, en 2009.

-        L’éternel Jugurtha paru dans l’Arche  1946, n° 13 (réédité dans Algérie, un rêve de fraternité, Paris omnibus 1998).

 

 

Bibliographie

 

-        Mémoire de Réjane Le Baut : Jean Amrouche, sa vie, son œuvre, son action. Université Paris 4, 1983.

-        Jean Amrouche, l’éternel Jugurtha. Rencontres méditerranéennes de Provence. Ed. du Quai, Jeanne Laffitte, Marseille 1987.

 

Chants  de  l’exil

 

Poème dédié à André Gide Le jeudi.

 

 

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