Gelase 1er

le pape kabyle

 

Kabylie ?

? 496

 

Gélase, berbère, de la tribu des Djelass, est né en Kabylie. Il a été l’un des trois papes africains de l’histoire.

Après une brillante carrière de clerc à Rome, puis conseiller du pape Félix III, il lui succéda le 1er mars 492 et devint ainsi le quarante-huitième successeur de saint Pierre sous le nom de Gélase 1er. Ses quatre années et demie de pontificat furent extrêmement riches. Ses qualités de théologien et d’écrivain  furent particulièrement remarquables. On a pu le rapprocher de Tertullien dont il avait le goût de la controverse, la verve et la vigueur.

Du point de vue politique et religieux les temps sont difficiles. Avec un zèle infatigable, il tient tête aux hérétiques, aux schismatiques (Acace). Il s’oppose à Anastase, empereur de Byzance, adepte du monophysisme1.  Face aux patriarches d’Orient, il défend la prééminence du Saint Siège en rappelant la primauté romaine sur tous les sièges épiscopaux.  Il affirme la primauté du spirituel sur le temporel. C’est ainsi que, dans une lettre à Anastase, il écrit : « il y a, auguste empereur, deux points principaux pour régir le monde : l’autorité sainte des pontifes et la puissance royale. Des deux, celle des prêtres est d’autant plus importante qu’ils doivent dans le jugement divin, rendre compte au Seigneur des rois eux-mêmes ».

Travailleur acharné, il tient deux synodes (495 et 496). Il écrit des livres et de nombreuses lettres dont certaines nous sont parvenues. Vingt-neuf d’entre elles ont été découvertes dans un manuscrit  du British Museum à Londres et publiées en 1885 à Leipzig. Il enseigne et veille sur la discipline ecclésiastique.

Gélase a lutté contre la persistance de certaines fêtes païennes et notamment les lupercales.  Pour les remplacer, il créa au 2 février la Chandeleur ou fête de la Présentation du Seigneur au Temple. On raconte qu’il aurait fait distribuer des crêpes à la foule venue à sa rencontre lors d’une visite pastorale, ce qui serait à l’origine de notre gourmande tradition. 

Il est décédé le 19 novembre 496 dans la plus grande pauvreté.  Il a laissé le modèle d’un pape savant, zélé et pieux. Bien que n’ayant pas fait l’objet d’une canonisation, il est fêté comme saint le 21 novembre.

O. Goinard

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Abbé Vincent Serralda et André Huard : le Berbère, lumière  de l’Occident.  Editions latines 1990 p. 124-126.

1 Doctrine apparue au Vème siècle dans l’empire Byzantin selon laquelle le Christ n’a que la  nature divine, celle-ci ayant absorbé la nature humaine. Cette doctrine a été condamnée au Concile de Chalcédoine en 451  qui a affirmé que Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme.

 

retour à la page des biographies