Henri Jules

Saladin

 
 

Bolbec (Seine-Maritime) 1851

nc 1923


 

La grande Poste de Tunis.

 

Henri Saladin déclarait avoir puisé son inspiration au sommet de la médina:

« là se trouvait une petite maison arabe où j'ai demeuré autrefois et du haut de laquelle j'ai souvent le soir. contemplé l'admirable panorama de Tunis. »

La carrière d'Henri Saladin d'architecte et d'historien de l'art débuta par un coup de foudre pour la Tunisie qu'il visita en 1882. Il était né en novembre 1851 à Bolbec (Seine-Maritime) et ses débuts furent classiques. Ancien élève de .l'École des Beaux-Arts de Paris, architecte DPLG en 1880, il entra en loge, sur les conseils de son maître Pierre Honoré Daumet, lui-même Grand Prix de Rome. À ses côtés, il travailla à la restauration du Sacré-Cœur, œuvre d'Abadie, et du château de Chantilly.

C'est alors qu'il fut invité par René Cagnat(1) futur secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres, à se joindre à sa campagne de recensement des sites archéologiques en Tunisie (1882-1883). Il Y revint comme architecte de la Régence et dessina, puis réalisa l'Hôtel des Postes, avenue d'Italie (devenue Charles de Gaulle), dans le style des Antonins qui caractérisait l'architecture antique du pays, avec ses chapiteaux composites, ses colonnes plates, et ses couronnes de feuillage.

Il avait installé son atelier et sa maison dans la médina et s'intéressait au travail des artisans de la pierre, du stuc et de la céramique, avec lesquels il tissa des liens d'amitié et dont il louait l'affabilité. Il mit tout son crédit d'écrivain et d'architecte officiel, à faire revivre ces traditions artistiques, «ce capital », afin de « conserver l'attrait de cette charmante ville de Tunis, en respectant la ville arabe avec ses monuments et ses mosquées », tout en élevant sur son flanc « la ville nouvelle aux belles avenues et aux maisons élégantes » .

À Paris, de 1889 à 1900, il construisit dans le 6e, l'immeuble du 44 rue de Fleurus en pierre blonde transposant, comme à l'immeuble du N° 7 de la rue Notre­Dame des Champs, les canons de l'antiquité. Après la construction du lycée français de Salonique, il revint à ses premières amours lors de l'Exposition Universelle de 1889, en réalisant le pavillon tunisien, avec Pierre Honoré Daumet qui reçut le Grand Prix de l'exposition.

Pour l'exposition de 1900, il reproduisit un kiosque de repos de la Manouba et collabora au pavillon de la Bulgarie, tout en poursuivant les travaux Boulevard des Capucines, rue du Colisée et rue de l'Université.

Henri Saladin était membre des commissions historiques et de la publication des documents archéologiques de l'Afrique du Nord, ainsi que de la section d'archéologie créée au congrès de Carthage en 1896. Il était chevalier de la Légion d'Honneur et rapporteur auprès de la mission des cultes.

Annie Krieger Krynicki

 

1. Voir la biographie de René Cagnat dans Les Cahiers d'Afrique du Nord N° 16.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Mémoire Plurielle, Les Cahiers d'Afrique du Nord, j. de La Hogue (N° 55 juin 2008)

Catalogue des Expositions 1889 et 1900.

 

 

PARMI SES ŒUVRES

 

Histoire de l'art musulman: -1- L'Architecture; Picard et fils, Paris 1907.

Tunis et Kairouan, les villes d'art célèbres: Laurens Paris 1908 (réédition Tunis 2007)

Communication avec dessins: les systèmes romains et arabes de citernes et de barrages, 1896.

 

 

EN COLLABORATION

 

Salomon Reinach, Instruction pour la recherche des antiquités et travaux de géographie comparée, Paris 1883-1884.

René Cagnat, « Le voyage en Tunisie » in Le Tour du Monde, Feuilleton Hachette 1884­1898. Réédition en volume, François Baratte, Paris CTHS 2005.

 

 

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