Louis

Bertholon

 
 

Metz 1854

Lyon 1914

Médecin et historien, Louis Bertholon a notamment contribué, par ses recherches, à la découverte du patrimoine antique de la Tunisie.

Le fondateur et le président de l'Institut de Carthage, auquel il se voua totalement, naquit à Metz, où son père, officier, était en garnison. D'une vieille famille de Lyon, il y poursuivit ses études de médecine, terminées au Val-de-Grâce en 1877.

Médecin aide-major de 2" classe au 4" Zouaves ainsi que des hôpitaux militaires de Sousse, puis de Gabès, il prit la direction du service des ambulances lors de la campagne expéditionnaire en Tunisie. Il s'installa à Tunis où il se maria et exerça la médecine libérale avant de devenir médecin des collèges Sadiki et Alaoui et médecin-chef des prisons, où il contracta le typhus qui affecta longtemps sa santé.

En 1893, il fonda l'Institut de Carthage, dont le but était la recherche et la promotion des découvertes sur la Tunisie ainsi que la centralisation de la documentation sur l'Afrique du Nord, à travers les sections artistique, musicale et de latinité ou celle des sciences morales et sociales. L'Institut jouera un rôle essentiel dans la défense de l'existence de la civilisation punique. Fondateur et directeur de la Revue Tunisienne en 1894, Bertholon y fit diffuser les travaux de l'Institut puis créa la section tunisienne de la ligue de l'Enseignement.

En 1905, membre de la Conférence consultative sur la mutualité et l'hygiène, il présenta des propositions en faveur du logement social et de la lutte contre la tuberculose. Il fut à l'origi0e de la création de la Bibliothèque publique de Tunis, de Franceville dans sa banlieue et de la cité maritime de Ferryville.

Après avoir consacré trente-quatre ans de sa vie à faire découvrir tous les aspects de la Tunisie, il mourut dans une clinique de Lyon d'un «mal insidieux» le 4 août 1914. le numéro de la Revue Tunisienne dont il avait surveillé l'achèvement était sous presse.

L’'oeuvre scientifique de Bertholon est considérable et le choix est difficile parmi ses publications tournées vers les sujets les plus divers, car il était d'un esprit curieux et ouvert, intéressé en particulier par l'anthropologie qui était avec l'archéologie une autre branche de ses recherches.

Ses amis qui avaient été associés étroitement à son œuvre, dont le docteur Carton(1), archéologue, ont laissé de lui un portrait émouvant: «visage à l'antique, aux traits burinés», évoquant « sa parole brève, incisive; toujours révolté par l'injustice, défendant les savants méconnus par esprit de solidarité. »

ANNIE KRIEGER KRYNICKI

1 Voir la biographie de Louis Carton dans Les Cahiers d'Afrique du Nord N°11.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Revue Tunisienne (1894-1948)

 

 

PARMI SES ŒUVRES

 

Mémoire sur la parenté du rhumatisme et de l'impaludisme (1891). Prix de l'Académie de Médecine.

Essai sur la salubrité remarquable de la Tunisie moyenne (Revue de géographie historique et descriptive, Paris 1891).

Étude des tatouages et des vestiges funéraires et religieux du pays Khroumir

Documents anthropologiques sur les Phéniciens (Bulletin de la Société anthropologique de Lyon, 1892)

Étude statistique sur les colons français en Tunisie (Revue Tunisienne, 1894)

La race du Néanderthal dans l'Afrique du Nord (Revue Tunisienne, 1895)

Exploration anthropologique de l'île de Djerba (anthropologie Paris 1897)

Notes sur les origines des Berbères de souche européenne (compte-rendu du congrès de l'association pour l'avancement de sciences, Nantes 1898)

L'emplacement du lac Triton mythique et la Tunisie, du temps d'Homère (Revue Tunisienne, 1899)

Le Secret du lotophage, fantaisie archéologique: roman (Revue Tunisienne, 1896)

La Colonia, section ouvrière suburbaine et les sociétés mutualistes en Tunisie (Revue Tunisienne, 1902)

Essais sur la religion des Libyens (Revue Tunisienne, 1908)

 

 

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