Berthe

Bouscatier

 
 

Constantine, 1885

Ollioules, 1968

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'artiste effectuant un tirage de gravure aux Beaux-Arts de Constantine

 

Berthe Bouscatier a pratiqué aussi bien la gravure que les arts décoratifs.

Mais c'est dans la gravure que s'est le mieux révélé son talent.

Née le 4 septembre 1885 à Constantine, Berthe Bouscatier dès les classes enfantines, remporta les prix de dessin et peinture. Elle était douée d'une nature et d'un tempérament qui furent cultivés par un grand artiste peintre méconnu:

Stanislas Fink, qui fit d'elle un portrait plein de finesse. Très vite elle aborda la gravure en des œuvres diverses telles que:

Rêve de jazz, Venise, Rue arabe à Constantine, Le cordonnier de la place des Galettes ...

Elle poussa tant à Paris qu'à Alger le perfectionnement de son art, obtenant aussi bien sur cuivre rouge que sur d'autres métaux, des oppositions de nuances ravissantes et une finesse de travail incomparable.

Le mezzo tinto ou "manière noire" lui permit de révéler la délicatesse de son travail et la sûreté de sa technique.

Pour couronner son talent, la commission du Musée de Constantine lui acheta un mezzo tinto sur cuivre: Le savetier indigène

C'est au cours de ses voyages à Paris qu'elle fit la connaissance de deux graveurs de renom, Chimot et Degorce avec lesquels elle tissa des liens d'amitié. Sous leur égide, elle atteignit une grande pureté de ligne. Elle rencontra aussi l'écrivain Félicien Champsaur dont elle fit un portrait d'une grande beauté et d'une ressemblance frappante. Ce dernier fit de fréquents voyages en Afrique du Nord et lui prodigua toujours les témoignages de sa fidèle admiration. Son ami Henri Verdun, musicien et compositeur, l'appréciait beaucoup et même la grande Colette sut découvrir en elle une artiste raffinée. Berthe Bouscatier fit un portrait de Colette en 1929. La même année, celle-ci lui offrit et lui dédicaça son roman La Seconde : A madame Bouscatier qui perd au change puisque j'ai un beau portrait et elle un livre médiocre - Colette.

Son succès ne se démentit jamais. Les boutiques constantinoises s'animaient tour à tour d'un miroir de cuivre jaune cerné de dragons, d'arabesques saillant sur cuir.

Elle abordait de nombreux thèmes divers : les dentelles vaporeuses d'une danseuse espagnole, le visage buriné d'un vieil homme, une vierge rehaussée par les variations du métal blanc, paysages, nus, rues arabes, découvrant chaque fois un nouvel aspect de son âme. Son autoportrait dévoile un profil finement ciselé en un mélange de charme et de virtuosité.

Mais c'est dans son métier de graveur qu'était mise en évidence toute la précision de son dessin. Modifiant son sujet, elle arrivait ainsi en le matérialisant sous différents états, à parvenir au rendu définitif, modelant dans un velouté de noir et de blanc, par le tirage final, toute la force qu'elle voulait mettre dans son sujet.

La pyrogravure, rehaussée parfois de teintes subtiles, lui permit de donner vie au bois et de restituer parfois toute la chaleur de l'orient: salon mauresque où courent des lettres arabes d'une grande richesse, paravent-décoré d'oiseaux dénotant une influence asiatique, table couverte de fleurs dépouillées par une pointe incandescente. Comme on le voit, Berthe Bouscatier, inspirée par la ligne directrice de l'époque a pratiqué les arts décoratifs : cuir repoussé, cuivre repoussé, objets pyrogravés et a créé de nombreux mezzo tinto qu'elle exposait à Constantine.

Le destin, bien plus tard, l'empêcha de manier la roulette et le grattoir ...

Elle est décédée en juillet 1968 à Ollioules dans le Var.

 

Annie Gilbertas-Rizzo

 

 

Quelques titres:

 

- Médaille d'Or du Centenaire, Alger (1921)

- Officier des Palmes Académiques (1928)

- Sociétaire des Artistes Algériens et orientalistes

- Professeur de gravure au Musée Municipal de Constantine

- Conseiller délégué des Amis des Arts de Sétif

- Vice-présidente des Amis des Arts

 

Prix et récompenses :

 

Pour les gravures

 

1921 : Médaille d'or du Centenaire (Alger) 1929 : Nommée membre délégué de l'Académie des Jeux Floraux de Constantine, Académie Numidia

Premier Prix de genre

Premier Prix d'honneur :

Rue Combes à Constantine
Dans la Kasbah à Alger
Marabout

Deuxième Prix de genre

Deuxième Prix d'honneur :

Rue Kléber à Alger
Dans la Kasbah à Alger


Prix de genre

Prix d'honneur :

L'artisan juif

Le rêve de Pierrot

Avec félicitations du jury

Premier Prix d'excellence

Bourse de voyage à Paris, Compagnie des chemins de fers algériens.

 

1930 : Académie des jeux floraux de Constantine, Académie Numidia

Prix de genre :

Le retour de Casanova

Premier Prix d'honneur:

Rue arabe Portrait

Deuxième Prix d'honneur:

Café maure
Nu

 

 

Pour l'ensemble de l'œuvre:

 

Deuxième Prix spécial d'excellence

Prix Gabriel Olivès

1931 : Académie des Jeux Floraux, Académie Numidia

 

Premier Prix de genre :

Dans le gourbi, près du feu

Deuxième Prix de genre :

Leda

Deuxième.-Prix de genre:

Argentina

Troisième Prix de genre:

Conchita

Troisième Prix de genre:

Marabout

Quatrième Prix de genre

Sous-bois

Quatrième Prix de genre

Les veilleurs

Cinquième Prix de genre:

Repentir

Prix de genre avec félicitations particulières du jury de l'Académie des Jeux Floraux :

La danse

Attribution d'une bourse de voyage à Paris, Compagnie Générale Transatlantique.
Attribution du titre de Maitre es jeux floraux pour l'ensemble des œuvres exposées, au nom de l'Académie Numidia. Médaille de bronze des femmes peintres (Alger)

Congrès International des femmes peintres méditerranéennes

 

 

 

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