Benjamin

Sarraillon

 
 

Lyon 1901

Aubagne 1989

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séduit par Alger dès son premier contact, Sarraillon s'attacha, dans toute son œuvre picturale, à traduire tout l'amour qu'il portait à son pays d'élection.

Né à Lyon en 1901, Benjamin Sarraillon, après avoir suivi les cours de l'Ecole des Beaux-arts de cette ville avec le professeur Mangier, s'établit en Algérie en 1924 avec son épouse. Son fils Albert naîtra en 1926.

Séduit par les vastes horizons er la luminosité de la capitale, il s'installe à Alger et y ouvre un atelier de

dessin. L'année suivante il a la chance d'être présenté au grand peintre orientaliste Etienne Dinet, qui s'intéresse à ses œuvres et qui le conseille. Il doit aussi ses progrès aux sages conseils de son nouveau maître, le peintre portraitiste et sculpteur Flamand Jules Van Biesbroeck, dont il fut l'élève pendant quatre ans et qui le marqua profondément. Fort de l'enseignement ainsi reçu, il s'attache à réaliser des œuvres authentiquement arabes et kabyles et à traduire avec un grand souci de vérité les mœurs et coutumes des autochtones. Il s'inscrit à la Société des peintres orientalistes et commence à exposer dans différentes sociétés artistiques locales. C'est à Alger qu'il fait en 1932 sa première exposition à la « Maison des Livres w , Cette rencontre avec le public algérois connaît un franc succès. Encouragé par les critiques qui reconnaissent son talent, il expose ta régulièrement chaque année jusqu'en 1962. Durant les premières années de son installation en Algérie, le peintre collabore à plusieurs journaux, revues et magazines (L'Echo d'Alger: dessins de presse; Afrique du Nord Illustrée : dessins, illustrations, diverses mises en pages), allant même jusqu'à la création complète d'un journal POUt la jeunesse franco-musulmane, en couleurs et bimensuel : Jeunesse Algérienne.

En 1925, c'est le livre de l'écrivain algérianiste, Robert Randau, Cassard le Berbère, qu'il illustre de trois cents dessins et qu'il réécrit lui-même à la main.

Il se remarie en 1937 avec Floriane Moutte avec laquelle il partage la passion de la peinture et de la nature. A l'occasion de captivantes expéditions dans l'Aurès avec son épouse, il rapporte des documents exceptionnels lui permettant de réaliser un livre d'art sur Rouffi, faisant revivre pour le grand public dans leur décor hostile et grandiose, les farouches Chaouïas qui hantent les habitats semi-troglodytes du canyon d'Oued-el­Abiod. Grâce à ses qualités techniques, il illustre, lithographie et imprime lui-même son ouvrage. Cette édition connaissant un grand succès, il va consacrer une part plus importante de son temps à illustrer d'autres livres. et à collaborer à des journaux, sans pour autant cesser de peindre.

Si Sarraillon, illustrateur, a eu recours à plusieurs techniques, c'est à la lithographie qu'il doit ses plus grandes réussites, Son œuvre d'illustrateur représente un aspect si caractéristique de son art que certains pourraient croire qu'il y a consacré l'essentiel de son activité. Il n'en est rien cependant. Mobilisé le 30 août 1939, il est affecté au grand quartier général en qualité de cartographe. Muté le 1er janvier 1940 au gouvernement général de l'Algérie, il est nommé au centre d'information et d'étude. En 1943, il est au secrétariat du général Giraud et réalise durant cette période quarante-huit portraits d'officiers français, américains et anglais. Réincorporé au deuxième bureau comme chef cartographe, il réalise des plans et des dessins « top-secret » pour les armées alliées et pour le débarquement en Provence ainsi que diverses missions et travaux confidentiels. Démobilisé fin 1945, il reprend ses activités graphiques et ses pinceaux et participe à routes les expositions et salons organisés à Alger. Mais l'indépendance de l'Algérie sonne le glas pour la vie de l'artiste en ce pays. La mort dans l'âme, serrant près de son cœur meurtri une poignée de souvenirs, Benjamin Sarraillon, après quarante ans de présence et de travail ininterrompu, quitte cette terre d'Afrique qui l'avait tant inspiré.

Il poursuivra son œuvre avec courage. La Provence a remplacé les plaines algéroises. Les amateurs d'art découvriront à leur tour ce peintre attachant et talentueux, cet homme simple et charmant. Malheureusement la maladie qui le frappe ne lui laisse pas le temps de poursuivre son œuvre. Il meurt le 25 février 1989 et repose à Cassis entre soleil et mer.

 

d'après Floriane Moutte Sarraillon et Jean-Pascal Hesse

 

 

PARMI SES ŒUVRES

 

- 350 illustrations pour le livre de Robert Randau, Cassard le Berbère, (1925).

- Illustration de l'ouvrage du R.P. Pineau, missionnaire des Pères Blancs, Mgr Dupont, vicaire apostolique de Nyassa, et de l'ouvrage de Martial Rémond, Djurdjura, terre des contrastes, (1939).

- Rou/fi, dans l'abîme de l'Aurès (954).

- Alger-EI-Djezaïr, recueil de croquis pris sur le vif de 1924 à 1955 à Alger et dans la périphérie.

- Les Jardins d'Algérie (1956), texte du professeur Georges Marçais.

- Du soleil sur les mains (1957), texte d'Emmanuel Roblès.

- Diverses maquettes de timbres pour l'administration des Postes ainsi qu'une maquette commémorant le trentième Congrès français de médecine tenu à Alger en 1955.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Benjamin Sarrail/on (1900-1989), peintre des visages de l'Algérie, par Jean-Luc Hesse et Floriane Moutte

 

 

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