Albert

Laprade

 
 

Buzançais (Indre) 1883

Paris 1978

Les dessins d'architecture d'Albert Laprade, harmonieux et élégants, invitent au bonheur de vivre dans les maisons qu'il construisait.

Croquis extraits de A. Laprade. J. Galloei, Le Jardin et la Maison arabe au Maroc.
 

Albert Laprade est né le 29 novembre 1883 à Buzançais (Indre). Elève au lycée de Châteauroux de 1894 à 1900 (condisciple de Jean Giraudoux), il fait ensuite des études d'architecture.

Mobilisé en 1914 et blessé à Ypres, il est affecté en 1915 au « Service des plans des villes du Maroc », dirigé par Prost. Il réalise à Casablanca le Grand parc central, puis amorce la construction de la ville nouvelle musulmane.

Affecté ensuite à Rabat, il crée le jardin de l'Aguedal et les jardins secondaires. En juillet 1918, il commence les plans de la nouvelle « Résidence ».

Quel que soit le sujet de ses études, il y apporte une vision d'harmonie. Il disait lui-même: « Nous avons eu, pendant ces années si remplies, l'étrange sentiment de vivre dans quelque grand siècle. » Il suivait en cela le sentiment de Lyautey: « On ne voit jamais trop grand quand il s'agit de fonder pour des siècles. » (Paroles d'action, 1900-1926).

Dans l'ouvrage qu'il publie avec Gallotti, Le Jardin et La Maison arabe au Maroc, il décrit avec précision les agencements, mais aussi les sensations, multiples conjugaisons de la nature et de l'architecture.

Lyautey écrit, dans la préface de cet ouvrage: « C'était comme lorsque l'on pénètre, à la fin d'une journée accablante; derrière les murs hostiles d'une casbah, dans un jardin de cyprès, où vous assaillent la fraîcheur des fontaines, le parfum des roses et le vol des colombes. »

François Béguin, dans son ouvrage, Arabisances (Dunod, 1983), nous dit: «Si les architectes "tunisiens" furent les premiers à renouveler leur inspiration en se tournant vers l'architecture régionale, il semble que les architectes "marocains", tout en suivant la même orientation, soient parvenus plus loin dans l'analyse ... de l'architecture arabe. »

En fait, Laprade et ses confrères ont fait intervenir la poésie et la nature dans leurs œuvres, un cyprès contre un mur blanc par exemple, augmentant ainsi les valeurs d'ambiance.

De retour en métropole, où se déroulera toute sa carrière, il déploie une immense activité, effectuant de nombreuses missions à l'étranger et outre-mer, dont une mission en Tunisie en 1928.

Son talent et sa valeur professionnelle lui voudront les titres les plus remarquables. Parmi les œuvres réalisées, nous citerons celles relatives à la France d'outre-mer :

- Exposition de 1931 : Pavillons du Maroc et de la Tunisie.

- A la Cité universitaire : Maisons de la France d'outre-mer et du Maroc.

- Tombeau de Lyautey aux Invalides (1963).

Odette Goinard

 

PARMI SES ŒUVRES

Albert Laprade a participé à de nombreuses publications, dont :

- Le Jardin et La Maison arabe au Maroc, Ch. Massin et Co, 1926.

- Lyautey urbaniste, 1934.

 

BIBLIOGRAPHIE

- L SABLAYROLLES, L'Urbanisme au Maroc, 1925.

- V. VALENSI, L'Habitation tunisienne, Ch. Massin et Co, 1923.

- LADRET DE LA CHARRIÈRE, "L'Urbanisme colonial français et ses réalisations au Maroc", in L'Afrique Française, 1932.

- PELLEGRIN, Histoire illustrée de Tunis, Tunis, 1955.

- Académie d'architecture, L'Œuvre de H. Prost, Paris, 1960.

- Arabisances, Dunod.

 

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