Georges

Hardy

 
 

Esquéheries (Aisne) 1884 Jaulgonne (Aisne) 1972

 

Georges Hardy est surtout connu des Algérois car il a été un remarquable recteur de l'académie d'Alger. Mais il est bon de connaître aussi l'importance de son œuvre au Maroc.

Né à Esquehéries (Aisne) le 5 mai 1884 dans un ménage d'instituteurs des Ardennes, Georges Hardy fait de brillantes études secondaires avant de préparer l'Ecole normale supérieure au lycée Henri IV.

Entré en 1904 rue d'Ulm, il milite dans l'action sociale. Puis il enseigne à Bourges et à Orléans. Durant ces années de professorat, il met au point, avec son ami Galletier, sous le titre de Roma, un recueil de textes historiques puisés chez les historiens latins.

Il achève une première thèse sur La Politique religieuse du cardinal de Fleury lorsqu'il est appelé en AOF pour assumer le poste de directeur de l'enseignement. Il l'occupera durant sept ans, ayant à cœur de transmettre à de futurs instituteurs une culture française propre à former l'élite de demain.

Il est engagé pendant la guerre dans les combats de l'Argonne. Deux citations (1914,1915) témoignent de son courage. Une rencontre avec le maréchal Lyautey va marquer un nouveau tournant dans la carrière de Georges Hardy. En 1920, il est nommé au Maroc à la tête de la direction générale des Beaux-Arts et des Antiquités. Tout, à cette époque est à créer, à remembrer, à rassembler. Investi de la confiance de Lyautey et des moyens qui lui sont donnés, Hardy fixe les objectifs et trace la voie centrale pour les atteindre. Les fon; dations se multiplient: une floraison d'écoles nouvelles, des instituts de hautes études qui renouvellent notre connaissance du Maroc, ainsi que des collèges musulmans pour promouvoir la culture islamique. Sont créés des grands lycées à programme français et des écoles musulmanes, berbères et israélites. Sous l'influence de Hardy, le Maroc entre dans une vie nouvelle.

Georges Hardy n'a pas éré seulement le grand universitaire, directeur et fondateur de tant d'institutions. Il a voulu être, dans le nouveau Maroc, l'animateur d'une vie sociale et culturelle nécessaire à son évolution. Pourvu des dons les plus divers, il suscite les talents et les courants de sympathie, organisant des conférences, des concerts, des pièces de théâtre. Il est, à cette époque, le directeur accompli d'une « maison de la culture libérale et humaniste ».

Après sept années de Maroc, voici Georges Hardy nommé directeur de l'Ecole coloniale, pépinière d'administrateurs. Il oriente l'école, où primait un enseignement juridique, vers une connaissance plus profonde des problèmes d'outre-mer. Il est présent à l'exposition coloniale internationale de Paris en 1931 et organisera plusieurs rencontres spécialisées sur les problèmes de l'enseignement.

Il est élu à l'Académie des sciences d'outre­mer en 1923 comme associé national, et nommé titulaire en 1928. Un chaleureux discours était prononcé par le maréchal Lyautey lors de sa réception. Celui-ci déclarait notamment: « Vous avez été le grand artisan de notre enseignement au Maroc, vous y avez pris votre tâche avec une hauteur de vue dépassant largement le cadre professionnel. Je n'ai trouvé personne qui, plus que vous, ait compris l'action à exercer sur l'âme de ces peuples. »

De 1932 à 1937, il est recteur à l'académie d'Alger. On lui doit la création d'un institut d'études sahariennes. Puis, affecté à Lille, il est de nouveau recteur à Alger de 1940 à 1943.

Victime, en 1943, d'une mesure d'éloignement, il est, en 1946, réintégré dans ses grade et fonction.

A plus de soixante ans, il choisit la retraite et vit à Jaulgonne (Aisne), dont il sera le maire durant quinze ans. C'est là qu'il poursuivra son œuvre d'historien avec vitalité, science et talent. Il décédera le 10 mai 1972 dans sa quatre-vingt neuvième année.

 

O.G.

d'après Pierre Gentil et Robert Cornevin

 

PARMI SES ŒUVRES

L'œuvre de Georges Hardy s'articule autour de trois grands sujets: l'Afrique noire, le Maroc et les problèmes de la colonisation.

Sur le Maroc, citons :

- Les Grandes Etapes de l'histoire du Maroc, en collaboration avec Paul Arès, 1921.

- Choix de leçons de choses à l'usage des écoles primaires du Maroc, en coll. avec Paul Arès, 1924.

- L'Ame marocaine d'après la littérature fran­çaise, 1926.

- Le Maroc: choix de textes précédés d'une étude de Georges Hardy, 1930.

- Les Grandes Lignes de la géographie du Maroc, en coll. avec J. Celerier, 1933.

- Portrait de Lyautey, 1949.

 

BIBLIOGRAPHIE

Hommes et Destins, Tome VIII, 1988.

 

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