André Berthier

 
 

Beaumont-sur-Oise, 1907 Paris, 2000 

André Berthier

Homme de science et archéologue distingué. André Berthier fut. au sens classique du terme. un humaniste à la vaste érudition. 

André Berthier est né le 18 mars 1907 à Beaumont-sur-Oise (actuellement en Val-d'Oise). Après des études secondaires à l'institution Saint-Vincent de Senlis, il suivit les cours de l'École Pratique des Hautes Études et de l'École des Chartes et fut promu archiviste paléographe en 1931.

Service militaire accompli, il devint en 1932 archiviste départemental à Constantine. S'il exerça cette fonction avec succès, il ne s'en contenta pas. Nommé, peu après, directeur du musée Gustave-Mercier (archéologie et beaux-arts), il sera élu secrétaire général de la déjà vieille société archéologique de Constantine, puis, plus tard, chargé de la direction de la circonscription archéologique. Dès lors, l'essentiel de son activité sera consacré aux recherches archéologiques, avec les deux interruptions dues à la guerre (1939-1940 et 1943-1946). Il sera grièvement blessé à l'attaque de la ligne Gustav durant la campagne d'Italie et conservera les traces de cette blessure1. Avant la guerre, Berthier avait entrepris des recherches sur les monuments paléo­chrétiens de Numidie centrale, fouilles qui seront l'objet d'un ouvrage important, révélant plus de cinquante édifices.

Dès 1941, il organisa le chantier de Tiddis, ce qui lui permit de camoufler troupes et matériel ; il reprit les recherches après la guerre. Celles-ci prirent une grande place dans sa vie scientifique. Elles permirent de reconstituer cette cité numide sur une longue période, allant du Néolithique au Moyen Âge. Elles furent l'objet de nombreuses publications mais surtout d'un livre magistral, le dernier qu'il put réaliser. À la fin de sa vie, il fut malheureusement gêné par des difficultés visuelles et s'il put achever ce livre, ce fut grâce à l'aide de son épouse et de sa fille. Mais la parution du livre, due à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, ne put être réalisée qu'après sa mort survenue le 12 décembre 2000.

On citera parmi ses autres travaux, sa participation aux fouilles de l'important site préhistorique de Mechta-el-Arbi, la découverte en 1980 du sanctuaire punique d'EI-Hofra qui livra plusieurs centaines de stèles, le site punique de Sidi M'Cid (aux environs de Constantine), la Kalaa des Beni Hammad (XIe - XIIIe siècles). Il resta toujours fidèle à son interprétation des deux Cirta.

À côté de cette vie scientifique si active, il ne négligea pas ses devoirs civiques, ayant été pendant une douzaine d'années adjoint au maire de Constantine, chargé des affaires culturelles. De 1951 à 1973, il enseigna à l'Institut d'études juridiques de Constantine (devenu Faculté de droit). Il organisa, en 1952, le cinquantenaire de la Société archéologique dont il était depuis vingt ans l'infatigable animateur.

Homme courageux comme il l'avait montré au front, il maintint ses chantiers de fouilles durant la guerre d'Algérie et demeura à son poste, après l'indépendance, au titre de la coopération jusqu'en 1973. À cette date, il fut nommé à Paris, conservateur en chef aux Archives nationales et le demeura jusqu'à sa retraite en 1978, tout en continuant ses recherches archéologiques, les étendant même à la Gaule.

Cette activité incessante lui valut de nombreuses distinctions : membre correspondant de l'Académie de Marseille (1958), correspondant de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres, 1961), officier de la Légion d'Honneur, commandeur de l'Ordre national du Mérite et des Arts et Lettres.

Sa spécialisation ne fut jamais étroite; il s'intéressa aussi à des problèmes médiévaux, à des sujets plus généraux, ainsi qu'à des réflexions d'ordre spirituel.

 

l-André Berthier était titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre avec palme, des médailles d'Italie et des Blessés.

 

BIBLIOGRAPHIE ET ŒUVRES :

Seule la lecture de sa bibliographie peut permettre de mesurer l'étendue, la variété et l'importance des recherches d'André Berthier.

Nous ne pouvons malheureusement la reproduire, dans ce document, mais la tenons à la disposition des personnes intéressées. Nous n'en retiendrons que quelques unes parmi les plus importantes.

* Les vestiges du christianisme antique dans la Numidie centrale, Alger, 1943, 234 p., 30 pl. h.t., 15 plans.

En coll. avec F. Logeart et M. Martin,

Préface de L. Leschi.

 
* Tiddis, Constantine, Braham, s.d., 44 p., III en coll. avec L. Leschi.

 

* Le Bellum jugurthinum de 5 al/uste et le problème de Cirta. En coll. avec J. Juillet et R. Charlier, RSAC, 67, 1950-1951, p. 1­146, 4 planches et 7 cartes hors texte en dépliant. Publication à part, Constantine, Attali, 1949, 146 p.

 

* L'Algérie et son passé, Paris, Picard, 1951, 214 p., 82 fig., 6 cartes. Préface de J. Carcopino.

 

* Le sanctuaire punique d'El-Hofra et Constantine, Paris, A.M.G., 1955, 2 vol., 252 poo 47 pl. En coll. avec R. Charlier, Préface d'A. Grenier.

 

* Tiddis, antique Castellum Tidditanorum, Alger, Sous-direction des Arts, Musées, Monuments historiques, Antiquités, 1972, 116 p., 54 fig., 35 plans. Réimprimé en 1991.

 

* Tiddis, cité antique de Numidie (Mémoire Acad. Inscriptions et B.-L., n.s., 20), Paris, 2000, 496 p., 95 fig., 1 pl. h.t. en dépliant. Préface de M. Euzennat.

 

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